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 les yeux, a baisser la tete. A chaque tentative, le faiseur de grimaces
 empoignait de la neige grise et lui frictionnait les oreilles**.
  L'eleve pale contourna le groupe et se fraya une route a travers les
 projectiles.
 Il cherchait Dargelos. Il l'aimait (...).
  Dargelos etait le coq6 du college. Il goutait ceux qui le bravaient ou le
 secondaient. Or, chaque fois que l'eleve pale se trouvait en face des
 cheveux tordus7 des genoux blesses, de la veste aux poches intrigantes, il
 perdait la tete.
  La bataille lui donnait du courage. Il courrait, il rejoindrait Dargelos, il
 se battrait, le defendrait, lui prouverait de quoi il etait capable.
  La neige volait, s'ecrasait sur les pelerines, etoilait les murs. De place en
 place, entre deux nuits, on voyait le detail d'une figure rouge a la bouche
 ouverte, une main qui designe un but.
  Une main designe l'eleve pale qui titube et qui va encore appeler. Il
 vient de reconnaitre, debout sur un perron, un des acolytes8 de son idole.
 C'est cet acolyte qui le condamne. Il ouvre la bouche: "Darg..."; aussitot la
 333
 
 boule de neige lui frappe la bouche, y penetre, paralyse les dents. Il a juste
 le temps d'apercevoir un rire et, a cote du rire, au milieu de son etat-major.
 Dargelos qui se dresse les joues en feu, la chevelure en desordre, avec un
 geste immense. Un coup le frappe en pleine poitrine. Un coup sombre. Un
 coup de poing de marbre. Un coup de poing de statue. Sa tete se vide. Il
 devine Dargelos sur une espece d'estrade, le bras retombe, stupide dans un
 eclairage surnaturel.
  Il gisait par terre. Un flot de sang echappe de la bouche barbouillait son
 menton et son cou, imbibait la neige***. Des sifflets retentirent. En une
 minute la cite se vida. Seuls quelques curieux se pressaient autour du corps
 et, sans porter aucune aide, regardaient avidement la boue rouge. Certains
 s'eloignaient, craintifs, en faisant claquer leurs doigts; ils avancaient une
 lippe9, levaient les sourcils et hochaient la tete; d'autres rejoignaient leurs
 sacs d'une glissade. Le groupe de Dargelos restait sur les marches du
 perron, immobile. Enfin le censeur10 et le concierge du college apparurent,
 prevenus par l'eleve que la victime avait appele Gerard en entrant dans la
 bataille. Il les precedait. Les deux hommes souleverent le malade; le
 censeur se tourna du cote de l'ombre:
 "C'est vous, Dargelos?
 - Oui, monsieur.
 - Suivez-moi."
 Et la troupe se mit en marche.
 Les Enfants terribles (1920)
 Примечания:
  1. Ярмарочные акробаты, бродячие комедианты. 2. Резервы (военный термин)
 3. Прихрамывал. 4 Выпуклость, выступ. 5. Грозные гримасы, которые строил
 "большой". 6. Главарь, вожак. Существует выражение le coq du village, соответствую-
 щее рускому "первый парень на деревне". 7. Даржело. 8. Приятелей. 9 Нижнюю губу
 10. Надзиратель, отвечающий за дисциплину в лицее.
 Вопросы:
  * Relevez les expressions insolites contenues dans ce debut (" sol ecorche vif ",j)ar
 exemple), et appre-ciez-en la justesse et /'originalite,
 ** Cette scene de cruaute enfantine vous parait-elle vraisemblable?
 * Comparez cette description avec le poeme lie Cocteau inspire par le meme episode ,
 " Ce coup de poing de marbre etait boule de neige
 Et cela lui etoila le c?ur;
 Et cela etoilait la blouse du vainqueur,
 Etoila le vainqueur noir que rien ne protege.
 334
 
 Il restait stupefait, debout
 Dans la guerite de solitude, ,
 Jambes nues sous le gin, les noix d'or, le houx,
 Etoile comme le tableau noir de l'etude.
 Ainsi partent souvent du college
 Ces coups de poing qui font cracher le sang,
 Ces coups de poing durs des boules de neige,
 Que donne la beaute, vite, au c?ur, en passant. "
 (Poesies)
 JEAN GIONO (ne en 1895)
 On a parfois voulu reduire JEAN GIONO au role de chantre exalte de la
 Provence. Mais l'auteur des Vraies Richesses et du Poids du Ciel est teaucouj)
 plus qu'un simple romancier regionaliste. Meme si l'on n'est pas d'accord avec
 sa philosophie naturiste et son apologie de la civilisation paysanne, il faut bien
 reconnaitre en lui un prodigieux poete en prose, un inspire chez qui l'imaee
 affleure en un jaillissement ininterrompu, un ecrivain dont la phrase, parfois
 pesante, a la saveur d'un lait cremeux...
 UNE NUIT EXTRAORDINAIRE
 C'etait une nuit extraordinaire.
  Il y avait eu du vent, il avait cesse, et les etoiles avaient eclate comme
 de l'herbe. Elles etaient en touffes avec des racines d'or, epanouies,
 enfoncees dans les tenebres et qui soulevaient des mottes luisantes de
 nuit*.
 Jourdan ne pouvait pas dormir. Il se tournait, il se retournait.
 "Il fait un clair de toute beaute", se disait-il.
 Il n'avait jamais vu ca.
 Le ciel tremblait comme un ciel de metal. On ne savait pas de quoi
 puisque tout etait immobile, meme le plus petit pompon d'osier. Ca n'etait
 pas le vent. C'etait tout simplement le ciel qui descendait jusqu'a toucher la
 terre, racler les plaines, frapper les montagnes et faire sonner les corridors
 des forets. Apres, il remontait au fond des hauteurs.
 Jourdan essaya de reveiller sa femme.
 "Tu dors?
 - Oui.
 - Mais tu reponds?
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 - Non,
 - Tu as vu la nuit?
 - Non.
 - Il fait un clair superbe."
 Elle resta sans repondre et fit aller un gros soupir, un claque des levres
 et puis un mouvement d'epaules comme une qui se defait d'un fardeau.
 "Tu sais a quoi je pense?
 - Non.
 - J'ai envie d'aller labourer entre les amandiers.
 - Oui.
 - La piece, la, devant le portail.
 - Oui.
 - En direction de Fra-Josephine2.
 - Oh! oui", dit-elle.
  Elle bougea encore deux ou trois fois ses epaules et finalement elle se
 coucha en plein sur le ventre, le visage dans l'oreiller.
  "Mais, je veux dire maintenant", dit Jourdan. Il se leva. Le parquet etait
 froid, le pantalon de velours glace. Il y avait des eclats de nuit partout dans
 la chambre. Dehors on voyait presque comme en plein jour le plateau et la
 foret Cremone. Les etoiles s'eparpillaient partout.
 Jourdan descendit a J'etable. Le cheval dormait debout.
 "Ah! dit-il, toi tu sais, au moins. Voila que tu n'as pas ose te coucher."
  Il ouvrit le grand vantail3. Il donnait directement sur le large du champ.
 Quand on avait vu la lumiere de la nuit, comme ca, sans vitre entre elle et
 les yeux, on connaissait tout d'un coup la purete, on s'apercevait que la
 lumiere du fanal4 avec son petrole, etait sale, et qu'elle vivait avec du sang
 charbonne.
  Pas de lune, oh! pas de lune. Mais on etait comme dessous des braises,
 malgre ce debut d'hiver et le froid. Le ciel sentait la cendre. C'est l'odeur
 des ecorces d'amandiers et de la foret seche.
  Jourdan pensa qu'il etait temps de se servir du brabant5 neuf. La charrue
 avait encore les muscles tout bleus de la derniere foire, elle sentait le
 magasin du marchand, mais elle avait l'air volonteuse6 C'etait l'occasion ou
 jamais. Le cheval s'etait reveille. II etait venu jusque pres de la porte pour
 regarder.
 Il y a sur la terre de beaux moments bien tranquilles.
  "Si vraiment je l'attends7 parce qu'il doit venir, se dit Jourdan, il arrivera
 une nuit comme celle-la."
  Il avait enfonce le tranchant du contre8 au commencement du champ, en
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 tournant le dos a la ferme de Fra-Josephine et en direction de la foret
 Gremone. Il aimait mieux labourer dans ce sens parce qu'il recevait en
 plein nez l'odeur des arbres. C'est le cheval qui, de lui-meme, s'etait place
 de ce cote.
  Il y avait tant de lumiere qu'on voyait le monde dans sa vraie verite, non
 plus decharne de jour mais engraisse d'ombre et d'une couleur bien plus
 fine. L'?il s'en rejouissait. L'apparence des choses n'avait plus de cruaute,
 mais tout racontait une histoire, tout parlait doucement aux sens. La foret
 la-bas etait couchee dans le tiede des combes9 comme une grosse pintade
 aux plumes luisantes.
 "Et, se dit Jourdan, j'aimerais bien qu'il me trouve en train de labourer."
  Depuis longtemps il attendait la venue d'un homme. Il ne savait pas qui.
 Il ne savait pas d'ou il viendrait. Il ne savait pas s'il viendrait.' Il le desirait
 seulement. C'est comme ca que parfois les choses se font et l'esperance
 humaine est un tel miracle qu'il ne faut pas s'etonner si parfois elle s'allume
 dans une tete sans savoir ni pourquoi ni comment. Le tout c'est qu'apres
 elle continue a soulever la vie avec ses grandes ailes de velours.
  "Moi je crois qu'il viendra", se dit Jourdan. Et puis, c'est bien vrai, la
 nuit etait extraordinaire. Tout pouvait arriver dans une nuit pareille. Nous
 aurions beau temps que l'homme vienne10**.
 Que ma joie demeure (1935).
 Примечания:
  1. Чмоканье, т.е. она причмокнула. - Giono aime employer les adjectifs ou les
 participes avec une valeur de substantif (cf. infra: "le large du champ; le tiede des combes").
 Ce sont des tours tout latins. 2. Название соседней фермы. 3. Створка дверей. 4. Фонарь
 "летучая мышь". 5. Плуг. 6. Mot de patois pour: volontaire. 7. Я жду человека, который
 должен прийти (см. предпоследний абзац). 8. Лемех плуга (слово того же корня, что и
 couteau) 9.Ложбин. 10. Хороший повод, чтобы он пришел.
 Вопросы:
 * Expliquez les images contenues dans cette phrase.
  ** L'un des ouvrages de Jean Giono s'intitule lie Poids du Ciel. Cette page n'offve-t-elle
 pas, elle aussi, un exemple de poesie veritablement cosmique?
 MARCEL AYME (1902-1967)
 MARCEL AYME est un conteur-ne. Chez lui, le passage du reel au mer-veilleux
 s'opere spontanement. Mais son esprit malicieux se plait surtout a imaginer
 337
 
 quels bouleversements le fantastique introduirait dans notre vie quotidienne si
 d'un instant a l'autre, il y devenait realite.
 LE PASSE-MURAILLE
  Un modeste fonctionnaire de 43 ans, Dutilleul, s'est brusquement decouvert le don de
 passer a travers les murailles. Il en profite d'abord four mystifier un sous-chef de bureau
 qui l'avait humilie. Puis, mis en gout par ce premier succes,il s'enhardit et se fait
 cambrioleur.
  Le premier cambriolage auquel se livra Dutilleul eut lieu dans un grand
 etablissement de credit de la rive droite. Ayant traverse une douzaine de
 murs et de cloisons, il penetra dans divers coffres-forts, emplit ses poches
 de billets de banque et, avant de se retirer, signa son larcin a la craie rouge,
 du pseudonyme1 de Garou-Garou, avec un fort joli paraphe2 qui fut
 reproduit le lendemain par tous les journaux. Au bout d'une semaine, ce
 nom de' Garou-Garou connut une extraordinaire celebrite. La sympathie du
 public allait sans reserve a ce prestigieux cambrioleur qui narguait si
 joliment la police. Il se signalait chaque nuit par un nouvel exploit
 accompli soit au detriment d'une banque, soit a celui d'une bijouterie ou
 d'un riche particulier. A Paris comme en province, il n'y avait point de
 femme un peu reveuse qui n'eut le fervent desir d'appartenir corps et ame
 au terrible Garou-Garou. Apres le vol du fameux diamant de Burdigala et
 le cambriolage du Credit municipal, qui eurent lieu la meme semaine,
 l'enthousiasme de la foule atteignit au delire. Le ministre de l'Interieur dut
 demissionner, entrainant dans sa chute le ministre de l'Enregistrement'.
 Cependant, Dutilleul, devenu l'un des hommes les plus riches de Paris, etait
 toujours ponctuel a son bureau et on parlait de lui pour les palmes
 academiques4. Le matin, au ministere de l'Enregistrement, son plaisir etait
 d'ecouter les commentaires que faisaient les collegues sur ses exploits de la
 veille. "Ce Garou-Garou, disaient-ils, est un homme formidable, un
 surhomme, un genie." En entendant de tels eloges, Dutilleul devenait rouge
 de confusion et, derriere le lorgnon a chainette, son regard brillait d'amitie
 et de gratitude. Un jour, cette atmosphere de sympathie le mit tellement en
 confiance qu'il ne crut pas pouvoir garder le secret plus longtemps. Avec
 un reste de timidite, il considera ses collegues groupes autour d'un journal
 relatant le cambriolage de la Banque de France, et declara d'une voix
 modeste: "Vous savez, Garou-Garou, c'est moi." Un rire enorme et
 interminable accueillit la confidence de Dutilleul.qui recut, par derision, le
 surnom de Garou-Garou. Le soir, a l'heure de quitter le ministere, il etait
 l'objet de plaisanteries sans fin de la part de ses camarades et la vie lui
 semblait moins belle*.
  Quelques jours plus tard, Garou-Garou se faisait pincer5 par une ronde
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 de nuit dans une bijouterie de la rue de la Paix. Il avait appose sa signature
 sur le comptoir-caisse et s'etait mis a chanter une chanson a boire en
 fracassant differentes vitrines a l'aide d'un hanap6 en or massif. Il lui eut ete
 facile de s'enfoncer dans un mur et d'echapper ainsi a la ronde de nuit7,
 mais tout porte a croire qu'il voulait etre arrete, et probablement a seule fin
 de confondre ses collegues dont l'incredulite l'avait mortifie. Ceux-ci, en
 effet, furent bien surpris, lorsque les journaux du lendemain publierent en
 premiere page la photographie de Dutilleul. Ils regretterent amerement
 d'avoir meconnu leur genial camarade et lui rendirent hommage en se
 laissant pousser une petite barbiche8. Certains meme, entraines par le
 remords et l'admiration, tenterent de se faire la main sur le portefeuille ou
 la montre de famille de leurs amis et connaissances**.
  On jugera sans doute que le fait de se laisser prendre par la police pour
 etonner quelques collegues temoigne d'une grande legerete, indigne d'un
 homme exceptionnel, mais le ressort apparent de la volonte est fort peu de
 chose dans une telle determination. En renoncant a la liberte, Dutilleul
 croyait ceder a un orgueilleux desir de revanche, alors qu'en realite il
 glissait simplement sur la pente de sa destinee. Pour un homme qui passe a
 travers les murs, il n'y a point de carriere un peu poussee s'il n'a tate au
 moins une fois de la prison. Lorsque Dutilleul penetra dans les locaux de la
 Sante9, il eut l'impression d'etre gate par le sort. L'epaisseur des murs etait
 pour lui un veritable regal. Le lendemain meme de son incarceration, les
 gardiens decouvrirent avec stupeur que le prisonnier avait plante un clou
 dans le mur de sa cellule et qu'il y avait accroche une montre en oj
 appartenant au directeur de la prison. Il ne put ou ne voulut reveler
 comment cet objet etait entre en sa possession. La montre fut rendue a son
 proprietaire et, le lendemain, retrouvee au chevet de Garou-Garou avec le
 tome premier des Trois Mousquetaires10 emprunte a la bibliotheque du
 directeur. Le personnel de la Sante etait sur. les dents". Les gardiens se
 plaignaient en outre de recevoir des coups de pied dans le derriere, dont la
 provenance etait inexplicable. Il semblait que les murs eussent, non plus
 des oreilles, mais des pieds. La detention de Garou-Garou durait depuis
 une semaine, lorsque le directeur de la Sante, en penetrant un matin dans
 son bureau, trouva sur sa table la lettre suivante:
  "Monsieur le directeur. Me reportant a notre entretien du 17 courant et,
 pour memoire12 a vos instructions generales du 15 mai de l'annee derniere,
 j'ai l'honneur de vous informer que je viens d'achever la lecture du second
 tome des Trois Mousquetaires et que je compte m'evader cette nuit entre
 onze heures vingt-cinq et onze heures trente-cinq. Je vous prie, monsieur le
 directeur, d'agreer l'expression de mon profond respect. GAROU-GAROU."
  Malgre l'etroite surveillance dont il fut l'objet cette nuit-la, Dutilleul
 s'evada a onze heures trente. Connue du public le lendemain matin, la
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 nouvelle souleva partout un enthousiasme magnifique. Cependant, ayant
 effectue un nouveau cambriolage qui rnit le comble a sa popularite.
 Dutilleul semblait peu soucieux de se cacher et circulait a travers
 Montmartre sans aucune precaution. Trois jours apres son evasion, il fui
 arrete rue Caulaincourt au cafe du Reve, un peu avant midi, alors qu'il
 buvait un vin blanc citron avec des amis.
  Reconduit a la Sante et enferme au triple verrou dans un cachot
 ombreux, Garou-Garou s'en echappa le soir meme et alla coucher
 a l'appartement du directeur, dans la chambre d'ami. Le lendemain matin,
 vers neuf heures, il sonnait la bonne pour avoir son petit dejeuner et se
 laissait cueillir au lit, sans resistance, par les gardiens alertes. Outre, le
 directeur etablit un poste de garde a la porte de son cachot et le rnit au pain
 sec. Vers midi, le prisonnier s'en fut dejeuner dans un restaurant voisin de
 la prison et, apres avoir bu son cafe, telephona au directeur.
  "Allo! Monsieur le directeur, je suis confus, mais tout a l'heure, au
 moment de sortir, j'ai oublie de prendre votre poitefeuille, de sorte que je
 me trouve en panne13 au restaurant. Voulez-vous avoir la bonte d'envoyer
 quelqu'un pour regler l'addition***?"
  Le Passe-Muraille (1943)
 Примечания:
  I. Псевдоним, обозначающий "оборотень". 2. Росчерк, которым заканчивается
 подпись. 3. Вымышленное министерство, в котором в скромной должности служил
 герой рассказа. 4"Академические пальмы", почетная награда за заслуги в области
 литературы и искусства. Во Франции эта награда зачастую воспринимается весьма
 насмешливо. 5. Схватить, сцапать. 6 Старинный кубок. 7. Ночной полицейский об-
 ход. 8. Герой рассказа носит бородку 9 Знаменитая парижская тюрьма Came. 9 Ро-
 ман Александра Дюма. 10. Валился с ног от усталости. 11. Бухгалтерский термин,
 означающий, что такая-то статья включена в счетный документ только для справки.
 Здесь, имея в виду. 12 Морской термин, означающий "лежать в дрейфе". Означаем
 также "потерпеть аварию" (автомобильную, авиа) или "сидеть на мели" (без денег).
 Вопросы:
 * Eludiez le caractere de Dutilleul, tel qu'il se manifeste dans cette, page.
  ** N'v a-t-il pas dans cette phrase (et aussi dans les deux ou trois suivantes) une -pointe
 de malice voire de satire?
  *** Est-ce par hasard que les personnages tournes en derision par Dutilleul
 appartiennent soit a l'administration, soit a la police?
 340
 
 ALBERT CAMUS (1913-1960)
 L'?UVRE D'ALBERT CAMUS est encore peu volumineuse. Mais elle est fort

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