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R. M. (Robert Mallet, autre homme de lettres). - Vous ne leconnaissiez pas?
P. L. - Enfin, je connaissais sa reputation, mais je ne l'avais jamab
vu. Je reponds: "Je ne connais pas M. Matisse. Ca me gene beaucoup"
On me dit: "Si vous refusez, vous faites une impolitesse a M. Matisse"
Enfin, bon. Alors je suis alle plusieurs fois chez M. Matisse qui - jt
dois lui rendre cette justice-a ete avec moi comme s'il me connaissait
depuis quarante ans. La sympathie meme, la cordialite, la gaiete
Rouveyre etait a cote de lui. Il a bien fait une quinzaine de croquis
II les montrait a Rouveyre qui disait: "Quelle spiritualite! C'est meneil
leux!" Bon. Enfin, un jeudi, j'arrive. M. Matisse etait couche comme
d'habitude et je me mets sur une chaise en pensant: "C'est encore ил
jour de pose." On bavarde, et tout a coup Rouveyre me dit: "Leautaud,
regardez donc la-bas." Je me leve et je vais regarder. Et je vois en effet,
au mur, une grande feuille de papier avec une lune, une pleine lune! Je
pense: "Sapristi! Qu'est-ce que je vais pouvoir lui dire?"
R. M.-Et au milieu de cette lune, il y avait quelque chose?
P. L. - Mais non, rien! Un cercle comme ca! Hop, et c'est tout1
Alors je reviens et je lui dis: "Oui, oui, c'est etonnant... etonnant >•
Voila.
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R. M. - Vous disiez a Matisse que vous trouviez son dessin
"etonnant". En somme, vous etiez sincere, parce que ca vous etonnait
plutot?
P. L. - Completement. Mais alors, le soir, M. Matisse telephone
a Mlle Dormoy et lui dit: "Chere amie, dites donc, M. Leautaud n'a pas
dit grand-chose quand il a vu le portrait." Alors, elle qui fait des
compliments comme on fait des confitures: "Mon cher grand ami, il est
si timide! Mais il a ete dans l'emerveillement."
PAUL LEAUTAUD. Entretiens avec Robert Mallet.
ГРАММАТИКА
ПРИДАТОЧНЫЕ ПРЕДЛОЖЕНИЯ
В РОЛИ ДОПОЛНЕНИЙ (продолжение).
С соединительным союзом "que":
1. В изъявительном наклонении (indicatif) после глаголов, выражаю-
щих мнение, оценку: dire, penser, croire:
On me telephone QUE M. MATISSE VEUT FAIRE MON PORTRAIT.
Или в условном наклонении (conditionnel): II leur telephone QU'IL
VIENDRAIT, s'il pouvait. - Il leur TELEPHONA QU'IL VIENDRAIT surement
(= futur ou passe).
2. В сослагательном наклонении (subjonctif), после глаголов, выража-
ющих желание, сомнение, чувство или после глаголов в отрицательной
или вопросительной форме, что встречается довольно часто:
Je veux QUE M. MATISSE FASSE SON PORTRAIT (глагол, выражающий жела-
ние).
Il ne pensait pas QUE SON MODELE EUT BESOIN DE REPOS (глагол в отрица-
тельной форме).
Crois-tu QUE CETTE PLEINE LUNE SOIT MON PORTRAIT? (ГЛЭГОЛ В ВОПро-
сительной форме).
Если придаточное предложение-дополнение предшествует главному,
то в нем используется сослагательное наклонение (subjonctif): "QU'IL SOIT
HONNETE, je le crois".
УПРАЖНЕНИЯ
I) Определите, какое наклонение использовано в следующих фразах
в придаточных-предложениях-дополнениях, и объясните его употребление: - On
m'affirme qu'il ne faut pas refuser la proposition de M. Matisse. - Je crois que si je
222 i
l'invitais, il en serait tres flatte. - Leautaud s'etonne que Matisse veuille faire son
portrait. - Leautaud declarait a Matisse que son dessin etait etonnant. - Leautaud ne
pensait pas que ce dessin put etre une mauvaise plaisanterie. Mais il doutait que ce fut
son portrait. - Je pense que Matisse a fait au moins une quinzaine de croquis. Le
peintre exigeait que son modele lui fut absolument soumis. - Leautaud, ne connaissant
pas Matisse, lui fit repondre qu'il serait gene de poser devant lui. Mais le peintre assura
qu'il serait peine que Leautaud n'acceptat point sa proposition. Il est certain que c'eut ete
impoli de la refuser.
II) Поставьте глаголы в скобках в нужное время и наклонение: L'artiste
exigeait que son modele (poser) comme une pomme. - Un soir, on telephona
a Leautaud que Matisse (vouloir) faire son portrait. Leautaud repondit qu'il ne
(connaitre) pas le peintre. - Le peintre fut etonne que son modele n'(admirer) pas
davantage son dessin. - Leautaud declare a Matisse qu'il (trouver) son dessin etonnant.
Rouveyre assure qu'il (etre) merveilleux. - Tu ne souhaites pas que l'artiste (faire) ton
portrait. Mais tu crains que ton refus ne lui (etre desagreable). - Matisse a peur que
Leautaud n'(etre) pas tres satisfait de son portrait. - II est probable que, si j'avais dit
exactement ce que je pensais du tableau, je (se brouiller) avec l'artiste
III) Составьте три фразы, в которых глагол главного предложения и глагол
придаточного предложения-дополнения стояли бы в настоящем времени изъяви-
тельного наклонения (Formez trois phrases, ou le verbe de la principale et celui dela
subordonnee d'objet soient a l'indicatif present.
IV) Измените полученные фразы, поставив глагол главною предложения
в imparfait de l'indicatif.
V) Составьте четыре фразы, в которых глагол главного предложения стоял бы
в present de l'indicatif, a глагол придаточного предложения-дополнения -
в subjonctif present.
VI) Измените полученные фразы, поставив глагол главного предложения
в passe simple.
VII) Эссе. Vous vous faites faire des photos d'identite.
VIII) Эссе. Discutez cette reflexion de Pascal: "Quelle vanite que la peinture, qui
attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les
originaux !"( Pensees.)
ТЕКСТ 80
VLAMINCK, VU PAR FRANCIS CARCO
(Attention! ce texte contient beaucoup d'expressions populaires
ou d'argot.)
"Si ta femme etait venue te dire en 1914: "P'tite tete1, il faut que je
parte au "badaboum!"2 qu'aurais-tu repondu? Tu lui aurais ordonne:
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"Marie, fais-moi le plaisir de t'enfermer dans la cuisine et de n'en pas
sortir avant que je te le permette."
"De cette facon, declarait Vlaminck en affectant le plus grand
flegme, on aurait evite la guerre. Seulement, comme c'est nous, les
hommes, qui rejoignions nos regiments, toutes les femmes nous ont
boni3: "Allez! fais vite. Vla ta musette! J'y ai mis des mouchoirs, deux
chemises, trois paires de chaussettes, une bouteille de gnole, du
chocolat et un crayon a encre pour que tu puisses m'ecrire."
Vlaminck n'a peur de rien: il voit les choses tragiques dans leur
triviale grandeur, sous un angle ou personne n'a ose les decouvrir. Je l'ai
connu dans l'atelier qu'il occupait, rue du Depart, a Montparnasse.
Travailleur en usine, il avait conserve, des quelques mois passes parmi
des ouvriers, une allure bien faite pour "souffler" le bourgeois4. Or cette
allure correspondait au gros temperament du peintre dont l'air jovial et
le petit chapeau pouvaient parfois preter a une vague ressemblance avec
Dranem5. Dans la rue, des passants se retournaient sur son passage.
"Tiens, c'est Dranem! disaient-ils. T'as vu Dranem?"
Vlaminck ne bronchait pas.
"Tout plutot que le genre esthete!6 affirmait-il epanoui. Vous ne
voyez pas qu'on m'appellerait "Cher maitre?" Y aurait de l'abus!"7
Chandail de sport a col roule, chaussures a double semelle, ?il bleu
d'un gars du Nord, cheveu blond et teint colore, l'artiste est taille en
athlete. Ou qu'il aille8, il ne saurait passer inapercu. C'est un costaud . Le
reve de sa jeunesse n'a ete, jusqu'a ce qu'il l'eut realise, que de posseder un
"petard"10 dans une poche et cent billets de mille dans l'autre.
"Avec ca, proclamait-il, je suis le roi du monde."
Riche proprietaire terrien, sa facon de vivre est reellement
aujourd'hui, sinon celle d'un roi, du moins celle d'un nouveau marquis
de Carabas11. Il faut le voir "gazer"12 au volant de sa grosse voiture. Son
garagiste lui-meme est oblige de "tirer sa casquette".
"Y a pas13 a discuter, ronchonne-t-il. C'est un as14. Je ne pige rien
a sa barbouille mais, question sport, il se pose la!"15
Ayant vu le jour dans le quartier des Halles, en face du square des
Innocents, Vlaminck fut eleve dans la banlieue de Paris. "Ma jeunesse
s'est passee sur l'eau et sur les berges de la Seine parmi les debardeurs,
les mariniers, m'ecrivit-il a l'occasion d'une petite etude que je lui
consacrai. Mon pere, musicien, etait ne en Flandre mais de souche
hollandaise.
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"Pour faire de la peinture, declarait l'excellent homme, faut etre
riche!"
Son reve etait de voir plus tard son fils chef de la fanfare de Chatou,
et il ajoutait, le plus serieusement du monde:
"De cette facon, tu demeurerais dans la Mairie. Tu serais loge. Tu ne
paierais pas de loyer."
F.CARCO. L'Ami des Peintres.
Примечания:
1. Argot, ternie d'affection. P'ute: contraction famiheie pour petite См. даиое. Via
(voila), t'as vu (tu as vu). 2. Жарг. Война. З. Жарг Заявили нам Meme radical que le
boniment d'un forain (см стр. 213). 4. Жарг Удивлять людей, привыкших
ь хорошим манерам (= leur couper le souffle, la respiration). 5. Комический акаер
того времени 6. Эстетство. 7. Жарг. Это было бы чересчур, слишком 8. Quel que
soit le lieu ou il va.- Expression indefinie d'opposition. 9. Жарг. Силач, здоровяк.
10. Жарг. Писголш или револьвер, "пушка". 11. Маркиз Карабас - - персонаж
сказки Щ Перро "'Кот в сапогах", символ богача. 12. Жарг. Мчагь на очень
высокой скорости, "жать на газ". 13. Fam.: Il n'y a pas . 14. Он ас, мастер. Так
говорят потому, что туз (по-французски l'as) является самой сильной картой
в большинстве карточных игр. 15. Жарг. Я ничего не понимаю в его мазне
(от: "baibouiller"), но что до спорта, то тут он очень силен.
ГРАММАТИКА
ПРИДАТОЧНЫЕ ПРЕДЛОЖЕНИЯ
В РОЛИ ДОПОЛНЕНИЙ (окончание)
I. - Инфинитивные придаточные предложения
с собственным подлежащим:
1. После глаголов чувственного восприятия: j'entends, je vois, je sens
и т.п.:
Nous regardons LA LUNE JOUER SUR LA MER. - Nous regardons JOUER LA
LUNE. - Nous LA regardons JOUER SUR LA MER.
Подлежащее, выраженное существительным, стоит или перед
глаголом в неопределенной форме, или после него. Подлежащее,
выраженное местоимением, стоит перед глаголом главного
предложения, за которым, как правило, непосредственно следует глагол
в неопределенной форме.
2. Предложения с глаголом laisser подчиняются тому же правилу:
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// laisse SES ENFANTS JOUER tranquillement. - // laisse JOUER LES
ENFANTS. - Il LES laisse JOUER.
Но если глагол главного предложения - faire, то подлежащее-су-
ществительное всегда стоит после глагола в неопределенной форме:
Je fais venir L'EMPLOYE.
(Словосочетание je fais venir можно воспринимать как единый глагол,
тогда "employe" выступает в роли дополнения.)
II. - Инфинитивные придаточные предложения без
подлежащего употребляются после глаголов, служащих для
выражения мнения, оценки: dire, croire, и т.п. в том случае, если оба
сказуемых - главного и придаточного предложений - относятся
к одному подлежащему:
J'espere POSSEDER, un jour, un Vlaminck.
(= j'espere que je possederai, plus tard, un Vlaminck.)
III. - Напомним, что относительное придаточное предложение тоже
может выступать в роли дополнения:
Je recompenserai QUICONQUE AURA BIEN TRAVAILLE.
УПРАЖНЕНИЯ
I) Объясните порядок слов в инфинитивных придаточных предложениях: -
Nous voyons le train arriver en gare. - Le pere de Vlaminck laissa tout de meme son fils
faire de la peinture. - Un passant trop presse m'a fait tombe: boulevard du Montparnasse.
- Nous regardons passer les artistes. Nous les regardons passer. - Avant de partir, le
bateau fait hurler sa sirene.-La servante laisse tomber la bouteille de vin.
И) Замените существительные, выступающие в роли подлежащих в инфини-
тивных придаточных предложениях, на соответствующие личные местоимения
(Напр.: Nous regardons passer les artistes - nous les regardons passer.): - Je sens
monter mes larmes en ecoutant l'accordeon. - II laissa le coiffeur lui couper la
moustache. - Le client fit venir la servante. - Nous ecoutions le vent siffler a nos
oreilles. - Laissez votre ami payer l'addition.
III) Преобразуйте придаточные предложения с союзом "que" в инфини-
тивные придаточные предложения без подлежащего: - Je crois que j'entends ton
pere qui revient. - Je lui ai declare que je connaissais fort bien la Bretagne. Il m'a dit
qu'il n'en croyait rien. J'ai du lui jurer que j'y etais ne, et que j'y retournais tous les
ans. - J'espere que je quitterai un jour le quartier de l'Opera pour aller habiter
boulevard du Montparnasse. Je pense que j'y vivrai plus a mon aise. - Je reconnais
que je n'ai jamais aime l'eau-de-vie de cidre et que je lui ai toujours prefere к
cognac. - Je jure que je ne vous ai pas denonce a la police.
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IV) Замените инфинитивные конструкции, входящие в следующие предло-
жения, на придаточные предложения с союзом "que": - Ce matelot espere
embarquer bientot. - // avoue ne pas se plaire dans un quartier neuf et aimer mieux
son vieux Montparnasse. - Le coiffeur assure pouvoir predire le temps d'apres l'etat
des cheveux de ses clients. - Je pense avoir bientot assez d'argent pour acheter un
poste de television. - // croit etre arrive dans sa Bretagne natale, des qu'il entend cette
vieille romance.
V) Измените получившиеся сложные предложения, поставив глагол главного
предложения ("espere", "assure", и т.п.) в imparfait de l'indicatif.
ТЕКСТ 81
L'ECOLE DE PARIS:
Modigliani et ses amis.
On designe sous ce nom un ensemble de peintres contemporains, qui,
a la suite de Picasso, cherchent une interpretation du monde moderne par
le renouvellement de la forme et de la couleur. Cette ecole compte, avec des
Francais (Braque et Buffet, par exemple), un tres grand nombre d'etran-
gers: des Espagnols: Picasso, Juan Gris; des Russes: Soutine, Chagall; des
Italiens: Modigliani; des Allemands: Max Ernst, Hans Reichel, etc.
Montparnasse fut longtemps le centre de leur activite, leur quartier
general, en quelque sorte; et, grace a eux, Paris, depuis 1900 environ, joue
le role de Rome aux 17-e et 18-e siecles.
... C'etait un type que Zborowski! Polonais d'origine, il preparait
l'Ecole du Louvre quand la guerre1, brutalement, le refoula sur Montpar-
nasse, ou, malgre sa propre disette, il s'ingeniait a soulager celle des
artistes qu'il admirait (...). Ses demeles avec Soutine fourniraient
la matiere d'une chronique2. Le premier consista dans le portrait,
grandeur nature3, de cet artiste que Modi4, faute de toile, avait peint
a meme la porte de la piece ou il travaillait.
- Bien. La porte est perdue! se contenta d'affirmer Zbo.
- Tu la vendras son poids d'or, protesta Modigliani.
- Oui, mais, en attendant, fit logiquement observer Mme
Zborowska, nous serons obliges d'avoir tout le temps ce portrait sous les
yeux!
227
Soutine, qui s'etait eclipse, de peur qu'on ne lui reprochat double-
ment sa presence, ne reparut pas de plusieurs semaines rue Bara et, dans
cet intervalle, Zbo et sa femme avaient pris leur parti d'une pareille
fantaisie. Le succes de Modi fit le reste. Cent, cent vingt, cent trente
mille5... La porte fut adjugee a un Americain qui dut emporter le
chambranle6 pour avoir cette ?uvre au complet.
F.CARCO. L'ami des peintres.
Примечания:
1. Первая мировая война (1914 - 1918). 2. Хроника. 3. Или: grandeur naturelle.
4. Modigliani. 5. Cent, cent vingt, cent trente mille francs.
XIII
ОТЕЙ
ТЕКСТ 82
LE PREMIER VOYAGE AERIEN (1783).
Il eut lieu, en montgolfiere, aerostat invente par les freres Montgolfier
La force ascensionnelle etait due a l'air chaud d'un foyer place sous la
sphere. - Le depart eut lieu du jardin de la Muette, dans l'actuel quartier
d'Auteuil-Passy.
Bientot le ballon est pret pour les premiers essais. Il est en papier
huile, mesure 20 metres de hauteur, 16 de diametre et peut contenir
20000 metres cubes d'air chauffe par un rechaud alimente par de la
paille et suspendu a l'enveloppe par des chaines. De part et d'autre de la
partie exterieure de l'orifice, on place deux paniers d'osier, en forme de
demi-lune, destines aux navigateurs. (...)
Cependant le roi refuse l'autorisation de proceder a une ascension en
ballon libre. Tout au plus permet-il1 que l'on embarque dans la machine
deux condamnes a mort.
"Quoi! s'exclama Pilatre de Rozier2, deux criminels auraient les
premiers la gloire de quitter la terre et de survoler Paris? Non, cela ne
sera point!"
Le marquis d'Arlandes2 fait agir ses relations, la duchesse de
Polignac et Philippe de Chartres s'en melent, Marie-Antoinette va
supplier son mari et Louis XVI cede - il cedera toute sa vie !
L'experience est decidee pour le 21 novembre et le roi offre meme son
chateau pour la premiere ascension. Des midi les Parisiens ont envahi le
parc et vont contempler l'aerostat place sur une pelouse qui sera un jour
traversee par notre rue d'Andigne3. Puisque l'on est a la campagne, les
elegantes portent des coiffures champetres: a deux metres du sol, sur la
tete de ces dames, on voit des prairies traversees de ruisseaux argentins,
des collines couronnees de moulins, des mares ou s'ebrouent des
canards guettes par un chasseur... Mais toutes les dames palissent de
jalousie lorsqu'elles apercoivent une Parisienne qui arbore4 une coiffure
"montgolfiere". Le fameux Leonard5 a juche au sommet de faux